Charriere Caroline Hope V115b
Caroline Charrière
Hope
pour choeur mixte et quatuor à cordes
moyen / avancé English Durée: 5'30 Swiss Composers Series

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V115a Partition de choeur

14,00 CHF

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V115b Partition

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V115c Partition ensemble instrumental

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Caroline Charrière

Caroline Charrière (1960-2018)

Née en 1960 à Fribourg (CH), Caroline Charrière accomplit des études de flûte traversière au Conservatoire de Lausanne (classe de Pierre Wavre), puis auprès du flûtiste Aurèle Nicolet et au Royal Northern College of Music de Manchester (GB). Parallèlement, elle suit des cours d’orchestration et de composition chez le compositeur suisse Jean Balissat et de direction d’orchestre au Conservatoire de...
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About Hope

Cette pièce, avec son accompagnement inattendu par un quatuor à cordes, est l’une des dernières de la compositrice. Avec le quatuor Ophélia (2006), elle avait acquis la pleine maîtrise de l’écriture pour cordes, qu’elle utilise de manière privilégiée pour exprimer l’immatériel, comme par exemple dans la suite Le Temps pour orchestre à cordes (2007). Il n’est donc pas étonnant qu’elle ait recouru aux cordes pour accompagner une pièce intitulée Hope.

Hope, l’espoir: le mot n’apparaît pas dans le poème de Mahmoud Darwish (1941-2008), considéré comme le poète national palestinien. Le choix de Caroline Charrière pour ces vers et le choix du titre Hope s’explique sans doute par la quête de sens et de bonté, qui forment la trame de sa vie et qui apparaît en filigrane dans ces vers.

L’exposition, en sol majeur, est assurée par le soprano, solitaire. L’altération à l’avant-dernière syllabe soustrait la mélodie à la tonalité ; la levée et la syncope rendent le rythme équivoque. Cette première phrase comporte des réminiscences de chant grégorien ou de mélodies des psautiers de Calvin et de Luther. Les cordes se joignent à elle après quatre mesures seulement, avec une ascension fulminante du premier violon sur trois octaves qui donne du ressort à la musique. Puis, le chœur entre en jeu sur un accord parfait ; il entonne la ballade du poète magnanime qui partage les soucis de ses ennemis. Pourtant, la Terre paraît bien étriquée. Le partage est-il la bonne solution ? Y a-t-il vraiment assez de place pour les hommes et les dieux sur cette Terre? Le point de bascule intervient à la mesure 46, avec un accelerando des cordes sur deux mesures, puis la traduction de l’indication « Con anima » par le violon alto. Avec un motif rapide, régulier et répété de double-croches, l’atmosphère change peu à peu, en l’espace de dix mesures, entraînant les autres voix dans son sillage. Les sopranos se sont émancipés du verbe et chantent une petite mélodie joyeuse sur « la-la-la », accompagnés par les altos et les ténors. Encore un petit décalage entre les voix, encore un doute, l’atmosphère s’assombrit momentanément. Les vers sont repris une nouvelle fois, sans mentionner les dieux, aboutissant à une version transcendée du poème, emplie d’espoir : « who share », le partage étant exprimé musicalement par un unison: un accord parfait en sol majeur des voix de femmes, relativisé par le chant en la bémol majeur des voix d’hommes et l’accord de sol mineur des cordes.

Alors que le poème de Darwish se termine de manière ouverte, la compositrice revient au vers initial pour culminer sur « share » : le partage en sa qualité de symbole pour un avenir commun, de condition pour un espoir légitime. L’atmosphère est lumineuse et sereine. Les dieux ont disparu, ils nous laissent le partage, leitmotiv de la pièce. Un accord à sept voix exprime la puissance des forces unies. Dans un carnet de notes de 1990 de la compositrice, on lit:

Si tout le monde se donne la main
Ça fait Dieu.

Irène Minder-Jeanneret

Détails

Composé
2016
Genre
contemporain
Publié
2021
Edition
Editions Bim
Texte/paroles
Mahmoud Darwish